Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Rubriques

21 avril 2011 4 21 /04 /avril /2011 12:37

 

http://image-photos.linternaute.com/image_photo/550/autres-urbanisme-fes-maroc-1241716275-1153018.jpg

 

 

Jusqu'au début du 4ème siècle, les habitants de l'Occident (Maghreb) étaient dans leur grande majorité des Sunnites adeptes du tafwîd [1] et avaient ainsi la croyance de la majorité des Salaf Us Sâlih, ce qui est assurément une croyance identique à l'Ash'arisme si on y enlève le ta°wîl [2] et l'utilisation de la théologie scolastique (al kalâm) [3]. Ils n'avaient d'ailleurs aucune raison de se verser dans le kalâm et dans de quelconques interprétations des versets ambigus car il n'y avait qu'une infime population d'innovateurs mu'tazilites, shi'ites ou kharijites – et ceux-ci étaient des marginaux vivants parfois dans les montagnes, éloignés de tous – et donc aucune secte à réfuter et aucun point de croyance à défendre.

 

Vers la fin du 4ème siècle de l'Hégire, les savants adoptèrent de plus en plus le madh-hab ash'arî, et il suffit de voir les multiples ouvrages de biographies des savants d'Occident ayant vécus en ces temps là pour s'apercevoir de cela. Et le constat fut le même en Andalousie voisine. Parmi ces savants ash'arites d'Occident, on pourra par exemple citer l'Imâm Ibn Abî Zayd Al Qayrawânî (m.386), Abul Hasan Al Qabîsî (m.403) ou encore Al Imâm Abû 'Imrân Al Fâsî (m.403), pour ne citer que les plus connus.

 

Donc contrairement à ce que prétendirent certains membres de la dynastie des Muwahhidûn (Almohades) et ce à quoi aiment bien s'attacher quelques détracteurs de l'Ash'arisme, il n'a pas fallu attendre l'avènement du Calife Muhammad Ul Mahdî Ibn Tûmart Al Hâshimî  (qu'Allâh lui fasse miséricorde) en 515 pour que des cours de croyance et de rhétorique soient mis en place et que le Madh-hab Ash'arî soit le Madh-hab de croyance officiel suivi par les Maghrébins. C'est ainsi que l'Imâm An Nasîrî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit : « Le Madh-hab Ash'arite était déjà présent bien avant l'avènement de Ibn Tûmart. » [Al Istiqsâ].

 

Au moment où la dynastie des Murâbitûn (Almoravides) arriva au pouvoir en 431, le madh-hab ash'arî était déjà fort présent au Maghreb, au même titre qu'en Andalousie. C'est ainsi que l'Imâm Muhammad Ibn Tâwît At Tanjî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit en introduisant le Tartîb Ul Madârik concernant la forte présence du Madh-hab Ash'arite avant l'avènement de la dynastie des Murâbitûn : « L'école Ash'arite du Maghreb avait une connaissance complète du débat théologique, des fondements de la religion et du kalâm suivant ainsi la voie tracée par Abul Hasan Al Ash'arî. Les ouvrages de kalâm écrits par les Ash'arites étaient célèbres et étudiés par les savants du Maghreb. » Ainsi, l'on voit bien que le kalâm sunnite était bien présent dans la région du Maghreb avant les Murâbitûn, et par conséquent, avant les Muwahhidûn et le Calife Ibn Tûmart (qu'Allâh lui fasse miséricorde) .

 

Par ailleurs, la prétention du Calife Ibn Tûmart (qu'Allâh lui fasse miséricorde) comme quoi la science du kalâm n'était pas présente au Maghreb n'est pas vraiment juste. A ce propos, l'Imâm Al Kansusî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) a dit : « Ibn Tâwît réfuta Ibn Tûmart dans sa prétention que les gens du Maghreb n'avaient pas de connaissances dans la science du kalâm. » [Sîrat Ul Qâdî 'Iyâd].

 

Et selon le site officiel du Ministère des Affaires Islamiques du Royaume du Maroc, le savant le plus actif dans la propagation de la croyance Sunnite et de la discipline du kalâm au Maghreb fut l'Imâm Al Qalânisî (qu'Allâh lui fasse miséricorde), qui fut un Imâm contemporain de l'Imâm Abul Hasan Al Ash'arî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) et qui l'a énormément influencé. En outre, il est connu que l'Imâm Ibn Abî Zayd Al Qayrawânî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) entretenait des liens amicaux et académiques avec l'Imâm Abû 'Abdi Llâh Ibn Mujâhid (qu'Allâh lui fasse miséricorde), qui était un élève de premier plan de l'Imâm Abul Hasan Al Ash'arî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) et l'un des grands et célèbres défenseurs de la Sunnah de son temps. Et il existe de nombreuses sources confirmant que l'Imâm Ibn Abî Zayd Al Qayrawânî (qu'Allâh lui fasse miséricorde) était Ash'arite mais qu'il pratiquait plutôt le tafwîd et évitait le ta°wîl. [4]

 

Tout ceci démontre que la science du Kalâm et que le Madh-hab Ash'arî étaient bel et bien présents dans l'Occident Musulman avant même l'avènement des Almohades, et que l'Ash'arisme ne fut pas imposé de force par cette dynastie comme aiment à le prétendre certains détracteurs. L'Ash'arisme avait déjà commencé à s'installer dans cette région du monde et avait conquis les coeurs de centaines de milliers de musulmans.

 

Notes :

 

[1] Le tafwîd est une des deux approches sunnites à l'égard des textes sacrés ambigus qui consistent à y croire, sans chercher à les interpréter mais en rejetant leur sens apparent.

 

[2] Le ta°wîl est l'autre approche sunnite à l'égard des textes sacrés ambigus qui consiste à leur donner une interprétation possible et valable selon la langue arabe et la croyance sunnite sans pour autant décréter que l'interprétation trouvée est la seule et unique possibilité de compréhension de ce texte ambigu.

 

[3] Le kalâm est l'art de la rhétorique en matière de théologie. Cette discipline fut dans un premier temps la pratique des innovateurs, puis les Sunnites ce la sont accaparée afin de retourner cette discipline contre ces innovateurs et mettre en lumière leurs égarements et l'absurdité de leurs doctrines respectives. Les Ash'arites sont ceux qui ont excellé en cela, détruisant les sectes se réclamant de l'Islâm une par une.

 

[4] Il n'y a qu'à voir pour cela son ouvrage intitulé Ar Radd 'Ala Al Qadariyyah wa Munâqadah Risâlat Il Baghdâd Il Mu'tazilî dans lequel il défend le Madh-hab Ash'arite et son imâm Abul Hasan Al Ash'arî (qu'Allâh lui fasse miséricorde).


Partager cet article
Repost0
19 avril 2011 2 19 /04 /avril /2011 15:51

 

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/d/df/Rabat_tour_Hassan.jpg/450px-Rabat_tour_Hassan.jpg

 

 

Certains ignorant de l'histoire islamique et de la religion musulmane aiment à colporter de fausses histoires sur le célèbre fondateur de la dynastie des Muwahhidûn (Almohades) [1], l'Imâm et Calife d'Andalousie Muhammad Ul Mahdî Ibn Tûmart Al Hâshimî (rahimahu Llâh).

 

En parlant de fausses rumeurs concernant certains Califes, l'Imâm Ibn Khaldûn (rahimahu Llâh) a dit sur le Calife Muhammad Ul Mahdî Ibn Tûmart (rahimahu Llâh) :

 

« On peut ajouter à ces rumeurs controversées et opinions erronées, les accusations portées par de faibles savants maghrébins à l'encontre de l'Imâm Al Mahdî, le fondateur de la dynastie des Muwahhidûn. Ils le décrivent comme étant un charlatan avec sa doctrine du tawhîd et ses accusations contre l'injustice de ses prédécesseurs [de la dynastie Almoravide] [2]. Selon eux, il n'aurait proféré que des mensonges, notamment lorsqu'il affirma être un descendant du Prophète, comme le pensaient ses partisans. Ils se sont cependant remplis d'illusions en croyant pouvoir rivaliser avec lui en matière de science, de jurisprudence et de religion. Mais il les surpassa, sa vision des choses s'imposa et de nombreuses personnes s'acquirent à sa cause. Jaloux de son succès, ces savants tentèrent d'écraser son influence en critiquant sa doctrine et en s'attaquant à ses prétentions. De plus, ces savants pleins d'envies avaient reçu des marques de distinctions et de respect exceptionnelles de la part des ennemis d'Al Mahdî, à savoir les souverains Lamtûnah (les Almoravides), dont la faiblesse en matière de religion est bien connue. Sous cette dynastie, certains savants jouissaient d'une position privilégiée et siégeaient, chacun selon son influence, au conseil de leur localité respective, ceci expliquant le fait qu'ils aient pris le parti des Almoravides et qu'ils soient opposés à leurs ennemis. Ils voulurent donc se venger d'Al Mahdî suite son opposition [aux Almoravides] et aux reproches qu'il leur fit ainsi que de la guerre qu'il mena contre eux. Voici donc le résultat de leur parti pris en faveur des Lamtûnah et de leur fanatisme envers cette dynastie.

 

L'attitude du Mahdî [à l'égard des Almoravides] était quant à elle totalement opposée à la leur, il ne pensait pas du tout comme eux. Mais à quoi s'attendre d'autre de la part d'un réformateur qui avait attaqué la dynastie en place avec autant de virulence et cela, malgré l'opposition de ces savants ? N'avait-il pas soulevé son peuple contre les Almoravides en déclarant la guerre sainte ? Tout aussi puissant et fort qu'était le Califat Almoravides, il le déracina et le renversa par lui-même, ceci avec l'appui de ses troupes et de ses alliances. Nombreux furent ses partisans à périr par le feu. Ils avaient juré de mourir pour lui et l'avaient sauvé au prix de leur vie. Ils se sont sacrifiés pour Allâh, pour la victoire d'Al Mahdî et le succès d'une cause qui allait aboutir au remplacement des deux dynasties [Almoravides du Maghreb et d'Andalousie]. Quant au réformateur lui-même (Muhammad Ul Mahdî Ibn Tûmart), il ne cessa d'être simple, effacé, patient dans l'adversité et détaché des biens de ce monde. Il mourut sans fortune et sans laisser un d'héritage, même pas ce fils que tout homme désire, bien que ce soit souvent un vœu non-exaucé.

 

J'aimerais bien savoir ce qu'un homme faisant preuve autant d'ascétisme pouvait bien attendre d'une telle renonciation aux plaisirs si ce n'est la Face d'Allâh ! Et si son intention n'avait pas été noble, il n'aurait alors pas réussi et sa cause n'aurait jamais triomphé, « Telle est la coutume d'Allâh à l'égard des Ses serviteurs. » [3]. » [4]

 

Notes :

 

[1] Les Muwahhidûn forment la dynastie qui règna entre le 5ème siècle et le 7ème siècle. En français, ils sont appelés « les Almohades ».

 

[2] Les Almoravides forment la dynastie qui règna entre le 5ème et le 6ème siècle de l'Hégire. En arabe, ils sont appelés « Al Murâbitûn ».

 

[3] Sourate 40 – Verset 85.

 

[4] Al Muqaddimah de l'Imâm Ibn Khaldûn.

Partager cet article
Repost0
27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 19:27

 

http://dive-deep.org/local/cache-vignettes/L601xH399/11925-la-mosquee-de-sidi-okba-9ae1a.jpg

 

 

On a demandé à l'Imâm Ahmad Ibn Hajar Al Haytamî (rahimahu Llâh) si l'Imâm Al Hasan Al Bas(rahimahu Llâh) a écouté Sayyidunâ 'Alî (karramu Llâh wajhuh) directement et s'il a ainsi pu rapporté des ahâdîth de lui et bénéficier personnellement de son savoir. Ceci est un sujet important car beaucoup de Soufis font remonter leurs Voies spirituelles et leurs litanies jusqu'à l'Imâm Al Hasan Al Bas (rahimahu Llâh) qui aurait pris de Sayyidunâ 'Alî (karramu Llâh wajhuh).

 

Al Imâm Ahmad Ibn Hajar Al Haytamî (rahimahu Llâh) répondit alors :

 

« Il y a une divergence d'opinion sur la question, nombreux sont ceux qui renient cela tandis qu'un groupe de savants l'affirmèrent. Al Hâfiz As Suyûtî a dit que [l'affirmation] le concernant est préférée, comme le firent Al Hâfiz Diyâ° Ud Dîn Al Maqdisî dans son Al Mukhtârah et Ash Shaykh Ul Islâm Ibn Hajar [Al 'Asqalânî] dans Atrâf Ul Mukhtârah. Et il y a plusieurs raisons pour cela :

 

Premièrement :

 

Toute affirmation à la priorité sur la négation [en matière de narration].

 

Deuxièmement :

 

Hasan naquit deux ans avant que le Califat de 'Umar (radiya Llâhu 'anhu) prit fin. Il était un enfant en âge de discerner dès l'âge de 7 ans et c'est vers cet âge qu'il a commencé la prière obligatoire. Il assistait à la salât en groupe [jama'ah] et pria derrière 'Uthmân (radiya Llâhu 'anhu) jusqu'à ce qu'il fut assassiné. Évidemment, jusqu'à cet évènement, 'Alî (radiya Llâhu 'anhu) participait aussi à toutes les prières obligatoires depuis qu'il était à Madînah à cette époque. Il ne quitta pas Madînah si ce n'est après le martyr de Sayyidunâ 'Uthmân (radiya Llâhu 'anhu) ; et Hasan était alors âgé de 14 ans.

 

Comment peut-on donc nier qu'il ait entendu [et ainsi rapporté de la part de] 'Alî (radiya Llâhu 'anhu) alors qu'il ne voyait [et qu'ils étaient ensemble] pour la prière, cinq fois par jours et ceci pendant 7 ans ?

 

D'ailleurs, 'Alî Ibn Al Madînî a dit : « Hasan a vu 'Alî alors qu'il n'était qu’un jeune garçon. »

 

De plus, 'Alî visitait les Mères des Croyants [1]. Parmi elles se trouvait Ummu Salamah et Hasan se trouvait dans sa maison car à cette époque, sa mère Kayrah était sa femme de chambre. Et Ummu Salamah avait l'habitude de présenter le petit enfant [qu'était alors Hasan Al Basrî] aux Compagnons [qui venaient la visiter] qui priaient alors pour la bénédiction de l'enfant.

 

Elle le présenta à 'Umar (radiya Llâhu 'anhu) qui priait pour lui en ces termes : « Ô Allâh ! Donne-lui la compréhension de la religion, donne-lui la science et fait qu'il soit aimé des gens. » Ceci fut mentionné par Al Mizzî et Al 'Askarî rapporta sa chaîne de transmission.

 

Al Mizzî rapporta également dans son Tahdhîb d'après Abû Nu'aym : « On demanda à Hasan : « Comment peux-tu dire [directement] : « Le Messager d'Allâh (salla Llâhu 'alayhi wa sallam) a dit... » alors que tu ne l'as jamais vu ? » Il répondit : « Tout ce que je dis est rapporté d'après 'Alî, sauf qu'à notre époque, je ne peux plus mentionner le nom de 'Alî. » Ceci car c'était l'époque de Al Hajjâj. »

 

Et le Hâfiz [Al Mizzî] mentionna par la suite un certains nombre de ahâdîth qu'il avait trouvé rapportés par Hasan d'après 'Alî (karramu Llâh wajhuh). Dans un parmi ceux qui furent rapportés – et l'ensemble des rapporteurs présents dans la chaîne de transmission sont dignes de confiance (thiqât) – il est dit : « J'ai entendu 'Alî dire : « Le Messager d'Allâh (salla Llâhu 'alayhi wa sallam) a dit : « Les membres de ma nation sont semblables à des gouttes de pluie... » [2]. ». ». » [3]

 

Notes :

 

[1] Il s'agit des nobles épouses du Prophète (salla Llâhu 'alayhi wa sallam). Le terme arabe pour les désigner au pluriel est Ummuhât Ul Mu°minîn. Le terme au singulier est Umm Ul Mu°minîn.

 

[2] Voici le hadîth en entier : « Les membres de ma nation sont semblables à des gouttes de pluie, on ne sait pas si les premières gouttes sont meilleures ou bien si ce sont les dernières. » Ce hadîth est rapporté par l'Imâm At Tirmidhî qui le déclara hasan-gharîb.

 

[3] Fatâwâ° Ul Hadîthiyyah de l'Imâm Ibn Hajar Al Haytamî.

Partager cet article
Repost0
22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 18:44

 

Allâh (subhâna wa ta 'âlâ) dit : « Nous faisons descendre du Qur°ân ce qui est une guérison et une miséricorde pour les croyants cependant. Cependant, cela ne fait qu'accroître la perdition des injustes. » [1]

Il y a dans le Qur°ân et les invocations tirées de la Sunnah de quoi guérir les corps et les cœurs. La Parole Divine s’adresse au descendant d'Âdam dans toutes ses dimensions. Les compagnons, pour se protéger, récitaient des invocations et les écrivaient parfois pour les enfants. On appelle cela un talisman (at ta°wîz) ou une amulette (al hirz).

A ce titre, l'Imâm Muhyi Ddîn An Nawâwî (rahimahu Llâh) a dit :

« Nous extrayons des Sunan d'Abû Dâwûd, At Tirmidhî, Ibn As Sunnî et d'autres, ces propos de 'Amr Ibn Shu'ayb, qu'il tenait de son père et de son grand-père : « Le Messager d'Allâh (salla Llâhu 'alayhi wa sallam) leur enseignait comment se prémunir de la frayeur [pendant le sommeil] par ces mots : « Je demande à Allâh de me préserver, en vertu de Ses paroles parfaites, de Sa colère, du mal de Ses serviteurs, des suggestions perverses des démons et leur présence. ». »

'Amr ajoute : « Mon père enseignait ces mots à ses enfants en âg
e de raison, et quant aux plus petits, il les écrivait [sur un papier] et les leur suspendait [au cou]. »

At Tirmidhî estime ce
hadîth fiable (hasan). »
[2]

Al Imâm Ibn Abî Zayd Al Qayrawânî (rahimahu Llâh) a également dit : « Il n'y a pas de mal à pratiquer la cautérisation ainsi que de pratiquer la thérapie par le Livre d'Allâh et la bonne parole. Il n'y a pas de mal non plus à porter sur soi (ma'âdha) des inscriptions protectrices issue du Qur°ân. » [3]

Al Imâm Sâlih Ul Abî Al Azharî (rahimahu Llâh) commenta cette parole en disant : « Elles sont utilisées dans dans un but de protection, que ce soit pour une personne malade ou en bonne santé, après avoir été misent à l'intérieur de quelque chose. » [4]

 

Précisons à ce sujet que le terme ma'âdha désigne des écritures qu'on recouvre par du tissu ou du cuir.

Et l'Imâm Zayn Ul 'Âbidîn Ibn Sumayt (hafîzahu Llâh) a répondu ainsi à des questions sur le sujet :

« Question : Quel est le statut juridique de l'écriture et du port des amulettes ?

Réponse : Il est permis d'écrire des amulettes qui ne comportent pas de termes inconnus. D'après la position correcte tenue par les savants fiables de la nation Mu
hammadienne, il est permis, pour un homme ou un animal, de les porter.

 

Dans Zâd Ul Ma'âd, Ibn Al Qayyîm mentionne un récit d'après Ibn Hibbân où il est dit : « J'ai questionné Ja'far ibn Muhammad Ibn 'Alî à propos du port des amulettes pour la protection (ta`wîdh). Il dit : « Si elles sont issues du Livre d'Allâh ou des paroles du Prophète (salla Llâhu 'alayhi wa sallam), portez-les et recherchez la guérison à travers elles. »

Il a aussi été rapporté de l'Imâm Ahmad qu'on l'a interrogé sur les amulettes que l'on porte après une affliction. Il a dit alors : « Je pense qu'il n'y a rien de mal à cela. »

'Abdu Llâh, le fils de l'Imâm A
hmad, a dit : « J'ai vu mon père écrire une amulette pour quelqu'un qui souffrait de crises d'angoisse et pour celui qui souffrait de fièvre après une affliction. »

Ibn Taymiyyah a dit dans ses jugements légaux :
« Ils disent, d'après Ibn 'Abbâs (radiya Llâhu 'anhumâ), qu'il avait pour habitude d'écrire des paroles du Qur°ân et des évocations et d'ordonner aux malades de les diluer dans l'eau et les boire. Cela implique qu'un tel acte contient de la bénédiction et l'Imâm Ahmad s'est exprimé favorablement quant à sa permission. »

Question : Quels types d'amulette sont interdits par le
hadîth : « Quiconque porte une amulette à commis un acte d'idolâtrie »
?

Réponse : Les savants ont dit que le terme « amulette » employé dans ce
hadîth désigne la guirlande ou le collier qui étaient portés par les gens du temps de l'ignorance (al jâhiliyyah). Ils croyaient que cela repoussait les afflictions. Ceci est considéré comme de l'idolâtrie car ils voulaient repousser le mal à l'aide de ces choses, ou attirer le bien sans l'intervention d'Allâh. Une amulette qui contient les Noms d'Allâh ou Ses Paroles n'a rien à voir avec cela. »
[5]

Les savants Ibn Taymiyyah et Ibn Al Qayyîm sont ici cités par l'Imâm Ibn Sumayt car ils sont tenus pour des références incontestables par les gens qui s'opposent à ces pratiques, notamment les wahhabites, démontrant par là la licéité des talismans par les sources mêmes des détracteurs de cette pratique.

Ce qui est donc interdit par la noble Sharî'ah sont les écritures comportant de l'association ou de la sorcellerie. Mais après l'avènement de l'Islâm, cela a été remplacé par de meilleurs moyens de protection qui ne font appel qu'à la Puissance d'Allâh (ta 'âlâ), comme Ses Noms ou Ses versets.

 

Et Allâh est plus Savant.

 

Notes :

 

[1] Sourate 17 – Verset 82.

 

[2] Kitâb Ul Adhkâr de l'Imâm Muhyi Ddîn An Nawawî.

 

[3] Ar Risâlah de l'Imâm Ibn Abî Zayd Al Qayrawânî.

 

[4] Thamr Ud Dânî de l'Imâm Sâlih Ul Abî Al Azharî.

 

[5] Ajwibat Ul Ghâliyyah de l'Imâm Zayn Ul 'Âbidîn Ibn Sumayt.

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2011 6 01 /01 /janvier /2011 11:25

Le contenu du blog sunnisme.over-blog.fr a été transféré vers le site

 

at-tawhid.net

 

Barak Allahu fikum de vous reportez vers at-tawhid.net afin de bénéficier des articles anciennement présents sur ce blog.

Partager cet article
Repost0